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vendredi 16 novembre 2012

La Fausse Doctrine de la Couverture Spirituelle


Selon cette fausse doctrine, chaque Chrétien doit avoir un « berger » chargé d'assurer sa direction spirituelle. Ce berger risque de devenir une « autorité divine déléguée », dont tous les avis doivent être suivis, sous peine de ne plus être « couvert », c'est-à-dire protégé. Cette doctrine ouvre la porte à un système d'oppression et d'exploitation spirituelle des Chrétiens, dont ils doivent secouer le joug. Christ seul est notre « couverture spirituelle » !

Chrétien, qui est ta " couverture spirituelle " ?


Beaucoup de Chrétiens se posent la question de savoir qui est leur couverture spirituelle. Il n'y a pas si longtemps, on ne rencontrait pas cette expression de " couverture spirituelle " dans la littérature chrétienne. Toutefois, la popularité du Mouvement de la Couverture Spirituelle a fait apparaître ce sujet au grand jour.

(NDE : En anglais, le nom de ce Mouvement est : " Discipleship and Shepherding Movement " c'est-à-dire : Mouvement des Disciples et des Bergers).

Ce Mouvement est apparu au début des années 70, comme une tentative de remédier à certaines déficiences de l'Église moderne. En effet, de nombreux jeunes convertis n'étaient pas correctement formés comme " disciples. " Ils ne recevaient pas un enseignement leur permettant de grandir dans la foi. Ils étaient en grande partie laissés à eux-mêmes pour étudier la Bible, apprendre à prier, et apprendre à mener une vie agréable au Seigneur. En conséquence, de nombreux convertis devinrent des " blessés de la route " et abandonnèrent les églises chrétiennes.

Le Mouvement de la Couverture Spirituelle fut lancé pour tenter de corriger cette situation, en affirmant que chaque Chrétien devait avoir un berger chargé d'assurer sa direction spirituelle. Ce berger devait devenir le conducteur spirituel du jeune converti, le conseiller, et même prendre certaines décisions à sa place.

On commença à enseigner que ce berger était " l'autorité divine déléguée " et que ses avis devaient toujours être suivis. Le berger devenait " l'ambassadeur de Dieu " chargé de communiquer les messages de Dieu au disciple. Le fait de désobéir au messager de Dieu revenait à désobéir à Dieu Lui-même. Par conséquent, le disciple devait toujours faire confiance au jugement de son berger, plutôt qu'à son jugement propre.

En raison de l'importance énorme de l'autorité attribuée au berger, on se mit à enseigner aux Chrétiens de prier Dieu pour qu'Il leur montre qui était le berger qu'Il avait choisi pour eux. On leur dit que ce berger, une fois trouvé, devenait désormais la " couverture spirituelle " du disciple, c'est-à-dire celui qui le protégeait sur le plan spirituel. Le disciple entrait dans une " relation divine " avec son berger. En raison de cette relation, le disciple était censé être protégé en toute occasion, même quand le berger prenait des mauvaises décisions à son égard. Le berger était aussi censé protéger le disciple des attaques de Satan, qui pouvait l'influencer dans le mauvais sens, pour prendre de mauvaises décisions.

L'un des dirigeants du Mouvement de la Couverture Spirituelle a déclaré ceci, qui résume bien ce que nous venons de dire : " Nous sommes protégés par l'autorité à laquelle nous nous soumettons. Si nous ne sommes pas soumis, nous ne sommes plus protégés " (1).

Il est important de savoir ce que la Bible dit à ce sujet, afin de pouvoir détecter l'influence cachée d'une doctrine telle que la couverture spirituelle. Que dit la Bible au sujet de notre " couverture spirituelle " ?

Les définitions de la « couverture spirituelle »


Le Mouvement de la Couverture Spirituelle prétend utiliser cette expression dans un sens conforme à la Bible, car la plupart des principaux enseignants de cette fausse doctrine utilisent la Bible comme fondement de leur autorité.

Si la Bible est le fondement de toute doctrine chrétienne, alors nous devons dire que toute doctrine contraire à la Bible constitue une hérésie. Par conséquent, nous devons veiller à utiliser l'expression " couverture spirituelle " conformément au contexte dans lequel elle est employée.

Il existe trois mots hébreux principaux traduits par " couvrir ". Si quelqu'un doit être considéré comme notre " couverture spirituelle " il doit agir d'une manière qui correspond au sens de ces mots, du moins en partie, selon les différents cas de figure.

Le premier mot hébreu, " sakak " signifie " couvrir " ou " entourer d'une haie " (2). Dans son sens figuré, il signifie " protéger " dans le sens de " défendre, couvrir, entourer d'une protection, joindre, ou enfermer " (3). En d'autres termes, les hommes peuvent se protéger en se joignant ensemble, en s'enfermant dans une position fortifiée, ou en s'entourant d'une protection, afin que l'ennemi ne puisse pas les voir ou les atteindre.

La Bible affirme que seul le Seigneur, et non un homme, peut être notre " couverture " dans le sens du mot " sakak ". Il est écrit dans le Psaume 91 : " Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il te couvrira (sakak) de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse " (versets 3 et 4).

Le second mot hébreu traduit par " couvrir " est " kasah ". Le sens premier de ce mot est " couvrir pour revêtir ou pour cacher " (4). Il signifie également " recouvrir, masquer, dissimuler, voiler, fermer " (5). Il est utilisé dans Proverbes 10:12 : " La haine excite des querelles, mais l'amour couvre (kasah) toutes les fautes ".

Un célèbre commentateur biblique a écrit : " Par l'amour, nous passons sur les offenses qui nous ont été faites, et nous les couvrons, afin d'éviter les querelles " (6). Ceci n'efface pas le péché, mais le couvre, le cache.

Le troisième mot hébreu est " kaphar ". Il est en général traduit par " faire l'expiation ". C'est la racine de ce mot qui a donné " kippour " " expiation ". D'où l'expression Yom Kippour, Jour des Expiations. " Kaphar " est aussi traduit par " réconcilier, pardonner, pacifier, faire propitiation " (7). Contrairement à " kasah " qui signifie " recouvrir ", " kaphar " traduit l'idée d'effacer complètement, d'annuler, de faire disparaître " (8).

Le mot " kaphar " est utilisé dans le contexte des offrandes de sang présentées dans l'Ancien Testament. Aaron, le premier Souverain Sacrificateur d'Israël, a reçu l'ordre de sacrifier un bouc comme offrande pour le péché du peuple. Il dut apporter le sang de l'animal au-delà du voile, et en faire l'aspersion sur le propitiatoire, et devant le propitiatoire, à cause des péchés d'Israël.

" Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. C'est ainsi qu'il fera l'expiation (kaphar) pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d'Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d'assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés " (Lévitique 16:15-16).

Les implications de la « couverture spirituelle »


Dans quel sens utilise-t-on l'expression " couverture spirituelle " ? Dans les publications du Mouvement de la Couverture Spirituelle, il est évident que cette expression est utilisée dans le sens de " protection " (sakak). Selon cette doctrine, le fait d'avoir un berger revient à bénéficier d'une " police d'assurance divine ". Les conséquences des erreurs éventuelles sont " couvertes " parce que le disciple est soumis à un berger.

Le Mouvement de la Couverture Spirituelle ne garantit pas qu'un berger n'exercera jamais une mauvaise influence sur son disciple. Mais il enseigne clairement que Dieu finira toujours par arranger toutes choses, simplement parce que le disciple sera resté " soumis ".

Il est toutefois clair que ce Mouvement ne se contente pas d'employer l'expression " couverture spirituelle " dans le sens de " protection " (sakak), mais qu'il l'emploie également dans le sens de " kaphar ", c'est-à-dire d'expiation et de pardon.

Dans le livre qu'il a écrit sur le thème de la couverture spirituelle (NDE : Le titre en anglais de ce livre est " Discipleship, Shepherding, Commitment ". Il pourrait être traduit en français par : " Disciple, berger et alliance "), Derek Prince affirme ceci :

" En tant que Chrétiens, nous ne devons pas obéir à ceux qui sont en position d'autorité parce qu'ils ont raison. Nous leur obéissons simplement parce qu'ils sont en position d'autorité. Car toute autorité a été instituée par Dieu Lui-même " (9).

Si cette affirmation était vraie, il en résulterait qu'un disciple pourrait faire quelque chose que l'on pourrait considérer comme un péché, c'est-à-dire quelque chose qui n'est pas dans la volonté de Dieu. Ce disciple ne serait pas jugé par Dieu pour avoir commis ce péché, pour la seule raison qu'il était soumis à son berger. Dans ce cas, comment un péché pourrait-il être assimilé à un acte d'obéissance ? La seule réponse possible est que la " couverture spirituelle " dont a bénéficié le disciple, par sa soumission, a effacé (kaphar) le péché qu'il a commis !

En résumé, la couverture spirituelle fonctionne de la manière suivante :

Notre berger nous demande de faire quelque chose qui est contre la volonté de Dieu. Nous obéissons, parce que nous lui sommes soumis. Notre soumission nous " couvre spirituellement ". En raison de notre soumission, notre péché est donc transformé en acte de justice.

Si notre péché peut être effacé de cette manière, c'est uniquement parce que notre soumission nous a permis de bénéficier d'une expiation, d'une " couverture spirituelle ", dans le sens de " kaphar ". Seule une expiation peut effacer ainsi le péché, l'annuler et le faire disparaître.

En d'autres termes, le Mouvement de la Couverture Spirituelle enseigne que l'expiation de nos péchés nous est acquise grâce à un berger humain, en raison de notre soumission à son autorité !

Christ seul est notre couverture spirituelle !


L'étude de ces mots hébreux est importante, parce qu'ils ont des sens différents. La confusion a pu pénétrer dans l'Église parce que tous ces mots ont été traduits par " couverture ".

Il faut absolument que les Chrétiens examinent sérieusement quelle est la " couverture spirituelle " qu'on leur demande d'accepter.

Il est vrai que les Chrétiens doivent " couvrir " (kasah) les péchés des autres par l'amour. Nous reconnaissons que ceux qui nous ont offensé ont péché, mais nous pardonnons leurs offenses, comme Dieu a pardonné les nôtres.

Toutefois, l'idée qu'un berger humain puisse être la " couverture spirituelle " d'un Chrétien, au sens de " protection " (sakak), n'est pas conforme à l'enseignement des Écritures. La Bible dit :

" Celui qui observe la loi est un fils intelligent, mais celui qui fréquente les débauchés fait honte à son père " (Proverbes 28:7).

" Ne vous confiez pas aux grands, aux fils de l'homme, qui ne peuvent sauver. Leur souffle s'en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l'Éternel, son Dieu ! " (Psaume 146:3-5).

Toutefois, l'enseignement selon lequel un berger peut faire l'expiation (kaphar) pour les péchés d'un disciple constitue une erreur bien plus grave encore ! Imaginez à quel point le Seigneur Jésus doit être attristé d'entendre dire que des hommes puissent nous permettre d'expier nos péchés (kaphar), alors qu'Il a donné Sa vie pour faire l'expiation de nos péchés !

" Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l'œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage, sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache " (1 Pierre 1:17-19).

Le Chrétien doit uniquement se soumettre à Celui qui a payé le prix de sa rédemption, le Seigneur Jésus. C'est à Lui seul que nous devons obéir.

Il est écrit dans l'épître aux Romains : " C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience " (Romains 8:25).

Nous avons vu que le mot hébreu " kaphar " peut être traduit par trois mots synonymes : " couverture spirituelle ", " expiation ", et " propitiation ". On pourrait donc dire, en utilisant ces trois mots pour interpréter ce verset de l'épître aux Romains :

1. C'est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui a fait propitiation pour nos péchés.

2. C'est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui a fait l'expiation de nos péchés.

3. C'est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui est notre couverture spirituelle.

Nous pouvons à présent comprendre pourquoi le Mouvement de la Couverture Spirituelle s'est engagé dans une telle erreur : il a attribué à des hommes ce qui n'appartient qu'à Dieu. Au lieu de proclamer que le Seigneur Jésus est notre couverture spirituelle, il prétend que ce sont nos bergers humains qui constituent cette couverture. La Bible dit que nous devons nous confier en Dieu pour être fortifiés et dirigés. Le Mouvement de la Couverture Spirituelle dit qu'il nous est également nécessaire de nous confier en un homme.

Bref, le Mouvement de la Couverture Spirituelle répand le doute sur la capacité du Seigneur à prendre Lui-même soin des Chrétiens.

Faisons confiance au Seigneur, qui est notre couverture spirituelle. Il est écrit dans le Livre des Proverbes : " Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur, et ne t'appuie pas sur ta sagesse; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers" (Proverbes 3:5-6).

Quand nous plaçons totalement notre confiance dans le Seigneur, nous pouvons recevoir sans danger l'aide et les conseils dont nous avons besoin pour apprendre à grandir spirituellement.

Notes :

1. Charles Simpson, " Covering of the Lord " New Wine, Vol. 5, N° 12, page 29.

2. Robert Young, Analytical Concordance to the Bible, Grand Rapids, Michigan, Eerdmans Publishing Co., page 209.

3. James Strong, " The Exhaustive Concordance of the Bible " New York, Bingdon Press, page 82 of the Hebrew and Chaldee Dictionary.

4. Ibid., page 56.

5. Francis Brown, S.R. River, and Charles A. Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament, The Clarendon Press, page 491.

6. Matthew Henry, Commentary on the Whole Bible, Grand Rapids, Michigan, Zondervan Publishing House, page 749.

7. Brown, Driver and Briggs, op. cit., page 497.

8. John F.Walvoord, Daniel, The Key to Prophetic Revelation, A Commentary, Chicago, Moody Press, pages 221-222.

9. Derek Prince, Discipleship, Shepherding, Commitment, Ft. Lauderdale, Fla, Derek Prince Publications, 1976, page 18.

Voici quelques adresses Internet à consulter (en anglais) :


Vous y verrez quels ont été les cinq responsables qui ont développé le Mouvement de la Couverture Spirituelle dans l'Église.


Vous y verrez par quelles doctrines on peut séduire et asservir le peuple de Dieu.


Vous y verrez quelle est la différence, parfois très subtile, entre la direction spirituelle et le dirigisme spirituel, et comment ce dirigisme spirituel peut conduire à l'exploitation spirituelle des Chrétiens, qui finissent par se soumettre à cette exploitation.

Résumé de passages extraits du livre de David Johnson et Jeff VanVonderen :


(NDE : L'indication des pages du livre concerne l'édition américaine. Le texte original de ce résumé extrait de ce livre peut être consulté, en anglais, à l'adresse suivante :


" Ce livre est dédié à ceux qui sont fatigués et chargés. Bien que Dieu les aime profondément, ils ont subi un abus spirituel qui a transformé pour eux la Bonne Nouvelle en " mauvaise nouvelle " !"

En quoi consiste " l'abus spirituel " ? " C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude " (Galates 5:1). " L'abus spirituel peut se produire quand un conducteur utilise sa position spirituelle pour contrôler ou dominer une autre personne " (P. 20). " L'abus spirituel peut également se produire quand on utilise la spiritualité pour forcer les autres à vivre selon une certaine norme spirituelle " (P. 21). L'abus spirituel se produit quand on emploie la honte pour inciter quelqu'un à accepter une croyance, ou pour éviter de répondre à des questions légitimes " (P. 22). " Quand vos paroles et vos actions détruisent les autres, attaquent ou affaiblissent la position d'un Chrétien, afin de vous mettre en valeur, ou de consolider votre position et vos croyances, en affaiblissant ou endommageant celles des autres, c'est de l'abus spirituel " (P. 23). Il existe des systèmes spirituels dont les membres ne sont là que pour satisfaire les besoins de leurs conducteurs … Ces conducteurs tentent de se réaliser personnellement en profitant des performances religieuses de ceux qu'ils devraient plutôt servir et édifier. C'est une perversion dans le Corps de Christ. C'est de l'abus spirituel " (P. 23). " La vie chrétienne commence par une libération des œuvres mortes, des systèmes religieux, et de toute tentative humaine de " plaire à Dieu ". Il est temps, pour beaucoup d'entre nous, de nous dégager des systèmes religieux et d'abandonner les attentes que nous avions créées, pour revenir à cette joyeuse liberté que nous avons en Christ " (P. 26).

Comment identifier un système abusif :


· L'accent placé sur l'autorité

" Vous avez été rachetés à un grand prix; ne devenez pas esclaves des hommes " (1 Corinthiens 7:23). " Mettre l'accent sur l'autorité signifie simplement qu'un dirigeant passe beaucoup de temps à affirmer sa propre autorité, et à rappeler aux autres que c'est lui qui exerce l'autorité. Ils en ont besoin, parce que leur autorité spirituelle n'est pas réellement fondée sur un caractère à l'image de Christ. C'est de l'hypocrisie " (P. 63). " Ceux qui exercent une véritable autorité démontrent leur autorité, leur crédibilité et leur puissance spirituelle par leur vie et leur message " (P. 64). " Romains 13:1 dit que toute autorité est instituée par Dieu. Mais le fait d'être recruté ou élu à une certaine position spirituelle, de parler plus fort que les autres, ou de se donner à fond, ne suffit pas pour conférer à quelqu'un une véritable autorité " (P. 64).

· L'accent placé sur les performances


" Car il se trouve parmi mon peuple des méchants; ils épient comme l'oiseleur qui dresse des pièges, ils tendent des filets, et prennent des hommes. Comme une cage est remplie d'oiseaux, leurs maisons sont remplies de fraude; c'est ainsi qu'ils deviennent puissants et riches. Ils s'engraissent, ils sont brillants d'embonpoint; ils dépassent toute mesure dans le mal, ils ne défendent pas la cause, la cause de l'orphelin, et ils prospèrent; ils ne font pas droit aux indigents " (Jérémie 5:26-28).

" Si votre obéissance et votre esprit de service résultent uniquement de votre dépendance de Dieu, vous n'aurez pas les yeux fixés sur la rémunération. Vous ferez simplement ce que vous devez faire. Mais si vous vous demandez constamment si vous en faites assez pour être agréable à Dieu, vos yeux ne sont pas fixés sur le Seigneur, mais sur vos propres œuvres. Vous vous préoccupez aussi de savoir quelles sont les personnes qui vous regardent et qui vous évaluent. Si nous voulons suivre à la trace notre comportement " spirituel " n'est-ce pas parce que nous tentons d'en retirer quelques " bons points " ?" (Page 65).

" L'obéissance et la soumission sont-elles importantes ? Certes, cela ne fait aucun doute. On peut le voir en lisant Romains 13:1, 1 Pierre 5:5, et Hébreux 13:17. Il faut cependant adopter une position équilibrée. Nous devons également tenir compte de ces paroles de Pierre et des apôtres, dans Actes 5:29 : " Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes." Remarquez que Pierre dit ceci aux chefs religieux auxquels il était en train de désobéir. Sortie de son contexte, l'obéissance à des conducteurs spirituels a l'apparence d'une bonne théologie. Mais replacez ce concept dans son contexte, et vous verrez que l'on ne doit obéir et se soumettre à des conducteurs que dans la mesure où leur autorité vient réellement de Dieu, et où leur comportement correspond à la volonté de Dieu " (P. 66).

" Dans Romains 12:2, Paul dit : " Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait." Dans une église ou une famille centrée sur les performances, on pourrait interpréter ce verset de la manière suivante : " Notre église a raison. Notre conducteur aussi. Notre compréhension de la Parole de Dieu est meilleure que celle des autres. Nous devons donc adhérer à notre conception du Christianisme aussi fortement et rapidement que possible, afin que nous ne devenions pas comme ceux qui ne pensent pas comme nous. Si toute ma vie ne correspond pas à l'enseignement que j'ai reçu ici, c'est que j'aurais laissé tomber Dieu ". Cette conception des choses écrase les gens dans un carcan. Ils ne se transforment pas, ils se conforment ! " (P. 66).

· Des règles non formulées


" Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement " (Matthieu 23:14). " Vous savez que nous ne devons jamais être en désaccord avec ce que le pasteur nous dit dans ses prédications. Si vous manifestez votre désaccord, on ne vous fera plus confiance, et l'on ne vous confiera dans cette église aucune responsabilité dans aucun domaine. Dans ce cas, la règle non formulée est la suivante : " Ne vous opposez pas aux conducteurs de l'église, et tout particulièrement au pasteur, sinon votre loyauté sera remise en cause." De telles règles ne sont pas formulées, parce que si elles étaient évaluées à la lumière d'un dialogue entre adultes, cela révélerait aussitôt à quel point elles sont illogiques, malsaines, et antichrétiennes. C'est pourquoi le silence devient une forteresse de protection, qui conforte le pasteur dans sa position de puissance, et qui lui évite de faire l'objet d'un examen minutieux et d'être remis en cause " (P. 67).

Dans certaines églises, il existe une règle non formulée qui dit ceci : " Il vaut mieux être gentil qu'être honnête". Si vous soulevez publiquement un problème, c'est vous qui devenez le problème ! En vérité, quand les gens parlent publiquement d'un problème, ce n'est pas parce qu'ils causent ce problème, mais simplement parce qu'ils veulent l'exposer " (P. 68). " Trop d'églises font passer ce message honteux : " Le problème n'est pas causé par le fait que vous ayez franchi des limites que vous ne deviez pas franchir, mais simplement par le fait que vous commencez à parler. Si vous n'en aviez pas fait tout un plat, tout aurait continué à bien marcher ! " Si vous acceptez ce message, vous ne parlerez plus. Toutefois, le problème réel est le suivant : si un Chrétien qui se sent violé décide de ne plus parler, celui qui a commis l'offense ne rendra jamais compte de son comportement " (P. 69).

· Le manque d'équilibre


" Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger " (Matthieu 11:28-30).

Johnson et VanVonderen ont identifié deux positions extrêmes, qui aboutissent toutes les deux à une vie chrétienne déséquilibrée. Il s'agit d'une objectivité extrême, et d'une subjectivité extrême.

" Le premier extrême consiste à avoir une approche empirique de la vie, qui ne fonde la vérité que sur des éléments objectifs, à l'exclusion de toute expérience subjective valable " (P. 69). " Cette approche de la spiritualité crée un système dans lequel l'autorité n'est fondée que sur le niveau d'éducation et les capacités intellectuelles, plutôt que sur l'intimité avec Dieu, l'obéissance et la sensibilité à Son Esprit " (P. 70). " L'autre manifestation de ce manque d'équilibre consiste à avoir une approche extrêmement subjective de la vie chrétienne. La vérité n'est fondée que sur des sensations et des expériences, au point de leur accorder plus d'importance que ce que déclare la Bible " (P. 70).

" Nous croyons qu'il est malhonnête, et même dangereux, d'accepter d'obéir à des directives spirituelles pour la seule raison que l'on attend de nous que nous soyons soumis, ou parce que celui qui nous donne ces directives occupe une position d'autorité. Finalement, c'est devant Dieu seul que nous nous tiendrons, et c'est à Lui seul que nous devrons rendre compte " (P. 71).

" Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt " (Matthieu 23:4).

· Une tendance à la paranoïa


" Quand l'autorité a besoin de s'appuyer sur une loi, au lieu de s'exercer naturellement, il se développe un esprit de persécution, afin que tout reste bien en place dans le système. Pourquoi ? À cause de tous les " étrangers " c'est-à-dire ceux qui ne sont pas dans ce système. " Ils sont tous mauvais ou dangereux, ils manquent de spiritualité, et ils tentent de " nous " affaiblir et de " nous " détruire ". Une telle mentalité finit par édifier une forte muraille, ou un véritable bunker, autour de ce système abusif, afin de protéger ceux qui abusent de leur autorité, de leur permettre d'échapper à toute enquête, et de ne rendre des comptes à personne. Cela ne facilite pas la tâche de ceux qui veulent partir, parce qu'eux aussi feront partie de ces étrangers " (P. 73). " Jésus et Paul nous ont tous deux avertis que les pires dangers que courraient les brebis viendraient des loups qui s'introduiraient dans la bergerie (Matthieu 10:16 et Actes 20:29-30) " (P. 74).

· Une loyauté pervertie


" Une autre caractéristique des systèmes spirituellement abusifs est une forme de loyauté pervertie, qui est encouragée et même exigée. Nous ne parlons pas de notre loyauté envers Christ, mais de notre loyauté envers une organisation, une église, ou un conducteur donné " (P. 76).

" On parvient en général à obtenir cette loyauté en mettant en place un système où l'on réussit à faire accepter l'idée qu'un manque de loyauté envers la direction de l'église revient à un manque de loyauté envers Dieu. Remettre en cause les dirigeants revient à remettre en cause Dieu Lui-même. Après tout, les conducteurs représentent l'autorité, et ceux qui sont en position d'autorité ont toujours raison. Cela pousse les gens à accorder à tort leur loyauté à un dirigeant, une église ou une organisation " (P. 76).

" Trois facteurs sont nécessaires pour créer cette loyauté pervertie. Tout d'abord, les conducteurs doivent favoriser l'idée qu'il n'y a que " nous qui ayons raison ". Cette idée doit imprégner tout le système. Les membres de ce système doivent y rester, s'ils veulent être " en sécurité " s'ils veulent " rester en bons termes avec Dieu " ou s'ils ne veulent pas être accusés d'avoir pris une fausse piste, ou d'être des " rétrogrades ".

" Le second facteur qui crée une loyauté pervertie est le recours à des tactiques d'intimidation. On dit par exemple : " Dieu va vous retirer Son Esprit, ainsi qu'à votre famille. Dieu va détruire votre entreprise. Sans notre protection spirituelle, Satan va s'emparer de vos enfants. Vous et votre famille allez vous mettre sous une malédiction … "

" Le troisième facteur permettant de créer une loyauté pervertie est la menace d'une humiliation. On y parvient en faisant honte aux gens, en les désignant du doigt publiquement, ou en les menaçant d'être excommuniés du groupe. Dans un système abusif, c'est la crainte d'être humilié publiquement ou d'être exclu, qui permet aux dirigeants d'obtenir la soumission du groupe, et qui protège ceux qui occupent une position d'autorité. Vous pouvez être " désigné publiquement du doigt " si vous posez trop de questions, si vous désobéissez aux règles non formulées, ou si vous vous opposez à l'autorité établie. On traite certaines personnes de manière à en faire des exemples, afin de faire passer un message à tous ceux qui restent. D'autres font l'objet de campagnes de harcèlement téléphonique. On avertit tous leurs amis et tous les membres du groupe du " danger " qu'ils représentent " (Pages 76-77).

· Un esprit de dissimulation


Quand vous vous rendez compte que les membres d'un système religieux font de la dissimulation, prenez garde ! Les gens ne cachent pas ce qui est convenable. Ils cachent ce qui ne l'est pas !" (P. 78). " L'une des raisons pour lesquelles les familles ou les églises spirituellement abusives prennent goût au secret est le fait qu'elles attachent trop d'importance à leur image. Les membres de ces systèmes ne peuvent pas eux-mêmes vivre selon les normes qu'ils ont fixées. Il faut donc qu'ils cachent la réalité. Certains le font parce qu'ils croient qu'ils doivent protéger le Nom du Seigneur. Ils attachent donc plus d'importance à l'apparence des choses et à l'opinion des autres qu'à la vérité. Ils deviennent des sortes d'agents de relations publiques de Dieu. La vérité, c'est que Dieu n'a besoin d'aucun agent de relations publiques ! " (P. 78).

Johnson et VanVonderen croient qu'il est indispensable de recentrer les victimes d'abus spirituels sur la vérité à propos de Dieu et de Sa " Bonne Nouvelle ". C'est pour cela qu'ils nous présentent une liste des bienfaits de Dieu, dont nous devons nous rappeler. Nous ne devons pas oublier que Dieu nous aime profondément : " Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes " (1 Jean 3:1). " Nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé. En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence " (Éphésiens 1:5-8). C'est Lui qui nous affermit : " Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu, lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit " (2 Cor. 1:21-22). IL est digne de confiance : " Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle " (Hébreux 10:23).

IL nous a entièrement créés de nouveau : " Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché " (Romains 6:6). " Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelle s" (2 Corinthiens 5:17). IL nous a personnellement choisis : " En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui " (Éphésiens 1:4). Tout ce qui Lui appartient nous appartient aussi : " En lui nous sommes aussi devenus héritiers " (Éphésiens 1:11). Parce que " l'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui " (Romains 8:16-17). Dieu ne garde aucune trace de notre passé : " Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités " (Hébreux 10:17).

IL comprend nos luttes et nos souffrances : " Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l'objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! " (2 Corinthiens 1:3-4). Nous n'avons pas besoin d'essayer d'améliorer ce qu'IL a accompli : " Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité " (Colossiens 2:10). Quand nous échouons, Jésus nous défend : " C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur " (Hébreux 7:25). " Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste " (1 Jean 2:1).

" Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles " (1 Pierre 5:1-5).

Steve Coleman

" The Subtle Power of Spiritual Abuse " de David Johnson et Jeff VanVonderen.

(NDE : Ce livre a été traduit en français, sous le titre : " Le pouvoir subtil de l'abus spirituel " Éditions Jaspe, Magog, Québec, Canada).

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